LA CORSE EN 500 PAGES

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La Plaine orientale

La plaine orientale est surtout connue pour ses immenses plages de sable fin, qui s’étendent de Solenzara à Bastia. Néanmoins, la région n’est pas qu’une simple station balnéaire, mais aussi un centre culturel et historique très important. Elle se compose de nombreuses micro-régions, chacune ayant ses propres spécificités.
Entre mer, montagne et forêt, cette région mérite donc d’être découverte en profondeur afin d’en apprécier l’ensemble.


aleria_fortAléria, dans la vallée du Tavignano, était sous l’antiquité le centre de la plaine orientale. Elle fut fondée en 565 avant J-C par les phocéens qui la baptisèrent Alalia, puis elle fut conquise par les romains, qui en firent en 259 avant J-C la capitale de la Corse et en 81 avant J-C une colonie militaire. Une base navale sur l’étang de Diana sera ajoutée par Auguste en 24 avant J-C. La ville est alors extrêmement prospère et compte environ 20 000 habitants.
Cependant, Aléria sera dévastée par les invasions Vandales du Vème siècle de notre ère. Elle tombe alors à l’abandon, peu à peu recouverte par les marécages insalubres. Une légende raconte qu’il est possible de voir, dans certaines circonstances, les toits de la cité dépasser de l’étang de Diana. Un proverbe dit d’ailleurs : «Che tu sprofondi come Diana» (que tu t’approfondisses comme Diana)

Les génois vont en 1484 édifier un fort dans la région. Il sera nommé fort de Matra, du nom d’une des grandes familles de l’île. Le fort sera pris d’assaut en 1730 au début de la révolution corse et, en 1736, Théodore de Neuhoff débarquera dans la plaine orientale à cet endroit. Il se fera proclamer roi de Corse au cours d’un déjeuner dans le fort.

Les ruines de la cité romaine, même si elles sont évoquées dans plusieurs légendes, ne seront complètement dégagées qu’en 1951. Les quelques fouilles commencées au XIXème siècle n’avaient alors mis à jour que quelques tombes. Les résultats des fouilles, qui durent encore aujourd’hui, sont présentés au musée Jérôme Carcopino, historien corse spécialiste de l’antiquité qui a encouragé les fouilles dans la région. On y trouve de nombreux objets de la vie quotidienne, mais aussi un certain nombre de poteries et d’amphores qui témoignent de l’activité commerciale étendue de la cité d’Alalia. Le site montre principalement le centre de l’ancienne cité romaine, la majorité des ruines restant encore à exhumer.

L’étang de Diana, à quelques kilomètres au nord d’Aléria, était lui aussi connu et exploité sous l’occupation romaine. Ses 600 hectares ont durant des siècles été dédiés à la conchyliculture : ses huîtres et ses moules étaient très appréciées à Rome. On peut toujours les déguster aujourd’hui, et elles n’ont rien perdu de leur qualité. L’étang d’Urbino est quant à lui une réserve naturelle depuis 1951, abritant un certain nombre d’espèces protégées.
La micro-région de Moïta-Verde, au nord d’Aléria, se trouve en majorité dans l’arrière pays et regroupe les anciennes pièves de Moïta et de Pietra di Verde. La région, méconnue, campi2renferme de nombreuses églises baroques ou romanes, ainsi que des paysages de montagne à découvrir. Les diverses possibilités de promenades donnent à voir une nature préservée. L’église de Linguizetta, par exemple, renferme des peintures intéressantes, alors que les ruines de Chiatra permettent de rendre compte de l’histoire antique des lieux. Moïta fut le centre de la piève et a conservé une belle église proche d’une source réputée miraculeuse.

La Costa Serena commence à Solenzara. Elle est traversée par le Fium’Orbo, qui donne son nom à une micro-région, tournée principalement vers l’agriculture. Ghisonaccia, par exemple, était autrefois un lieu de transhumance, car sa façade littorale était insalubre à cause du paludisme.

Les marais ayant été asséchés, le village se tourna de plus en plus vers la culture pour devenir aujourd’hui une terre de vergers et de vignobles. Avec ses plages et ses possibilités d’excursions, Ghisonaccia est aujourd’hui un point touristique assez important en Costa Serena.

La micro-région du Fium’Orbo possède de nombreuses églises à découvrir au fil des excursions. Ainsi, l’église de Santa Maria Assunta à Prunelli di Fium’Orbo offre une vue dégagée sur la plaine.