Théodore de Neuhoff (né vers 1694, décédé le 11 décembre 1756 à Londres) est un aristocrate allemand. Après avoir traversé l’Europe et occupé diverses fonctions, il devient roi de Corse.
Il rencontre à Livourne des exilés Corses : Giafferi, Ceccaldi, Aitelli, Orticoni et Costa. Ceux-ci s’allient à lui pour gagner leur cause auprès des cours d’Europe où Neuhoff se donne beaucoup de mal pour la défendre. En mars 1736, à bord d’un bâtiment britannique armé de quelques fusils et de canons, et apportant avec lui une certaine somme d’argent, il débarque à Aleria, où les représentants locaux viennent lui rendre hommage. Le 15 avril, à Alesani, il est élu roi de Corse et approuve une constitution monarchique qui prévoie un impôt modeste, une université, un ordre de noblesse et l’accession des Corses à tous les emplois publics. Acclamé et placé sous l’invocation de la Trinité et de l’Immaculée Vierge Marie, Théodore prend son rôle très au sérieux. Ainsi, et bien qu’il n’ait pu totalement s’acquitter des services des grands chefs de la Corse, il acquiert une certaine popularité auprès du peuple.
Homme d’idées et d’ambitions plus que de terrain, Théodore se borne à de nombreuses actions spectaculaires. Gênes, dépitée d’être mise en échec par cet étranger, mène une propagande calomnieuse qui nuit à son image auprès des souverains d’Europe. Face à cette indifférence hostile ou amusée des grandes nations, face au manque de confiance de la France, de la Grande-Bretagne et de l’Espagne auxquelles il était lié, Théodore tient tête à Gênes sans remporter de succès décisifs pour autant. Il décide finalement de quitter l’île après avoir nommé Hyacinthe Paoli et Giafferi, commandants en chef du ‘Delà’. Il s’embarque à Solenzara le 11 novembre 1736, déguisé en prêtre et avec son fidèle Costa, pour se réfugier à Livourne mais tente deux retours. La première fois en 1738, il débarque avec une petite escadre. Il est bien accueilli par les paysans, mais, aucun de ses anciens collaborateurs n’étant au rendez-vous, il doit se résigner à repartir pour Naples où il est interné. Il tente un nouveau retour, en 1743, aidé cette fois par les Britanniques, mais essuie un nouvel échec, définitif celui-ci.
A signaler : Les Mémoires de Sebastienu Costa, grand chancelier du Roi Théodore. Il s'agit de chroniques au quotidien, de la vie et des déplacements du roi tout au long de son régne.
< Précédent | Suivant > |
---|