LA CORSE EN 500 PAGES

Le site est occupé depuis la préhistoire, et aussi sous l’antiquité tardive, comme en témoignent les fouilles qui ont dégagé une basilique paléochrétienne du IVème siècle. A l’instar du reste de la région, la ville qui n’est encore qu’un petit village, sera ravagée par les invasions du Moyen-Âge, et ne retrouvera sa splendeur qu’à l’époque moderne. Après des luttes d’influence entre les seigneurs de la Cinarca et ceux du Nebbiu, Calvi se place sous la protection de Gênes à la fin du XIIIème siècle. Le premier château sera construit à cette époque.
Au XVIème siècle, alors que la Corse est largement sous domination française, Calvi reste génoise. Son occupation par les troupes aragonaises ne durera qu’un an, et la ville sera toujours fidèle à la république de Gênes. En 1555, les troupes de Sampiero ne parviendront pas à la prendre. La plaque portant la devise de la ville, Calvi semper fidelis (Calvi toujours fidèle) sera érigée à cette occasion. Pasquale Paoli se heurtera à la même résistance, et fondera l’Île Rousse en 1768 pour avoir un débouché maritime en Balagne. En 1794, Calvi s’opposera à la flotte de l’amiral Nelson, qui perdit un œil dans la bataille.

La ville se développera principalement au XIXème siècle. Le port s’agrandit pour devenir le principal port de commerce de la Balagne, la voie ferrée désenclave la région, les marais sont asséchés et la production agricole s’intensifie. Le tourisme commence à se développer après la Première Guerre Mondiale, pour aboutir à la construction de l’aéroport en 1951 et du port de plaisance en 1970. Aujourd’hui, l’actuelle capitale de la Balagne est la troisième ville touristique de Corse et est, tout au long de l’année, animée par des festivals très variés.

En tant qu’ancienne place forte, la ville est entourée d’une citadelle datée du XIIIème siècle, construite par la banque St Georges et renforcée quatre siècles plus tard. La devise de la ville est gravée au dessus de la porte de la citadelle et rappelle la fidélité de Calvi à Gênes. On y visite la tour du sel, le bastion et le palais des gouverneurs. La citadelle domine la ville basse.
Dans la cathédrale Saint Jean Baptiste construite au XIIIème siècle, on trouve le fameux Christ des miracles. Son histoire date de 1553, alors que Calvi était assiégé par la flotte turque. Le Christ fut placé sur les remparts, et la flotte leva le siège. Aujourd’hui, il est exposé sur le maître autel en marbre polychrome, à la droite du chœur.
La cathédrale renferme également une Vierge du Rosaire. On change ses vêtements selon les fêtes, et il est formellement interdit de soulever la chemise qu’elle garde en permanence. La légende dit qu’une femme devint aveugle après avoir bravé cette interdiction.
Les cérémonies de la semaine sainte, très importantes en Corse, le sont encore plus à Calvi. Ainsi, le jeudi saint, on bénit les canistrelli qui seront distribués lors de la procession, et ensuite se déroule la Lavanda : à l’instar du Christ qui avait lavé les pieds des apôtres, le prieur fait de même avec les membres de la confrérie. Le vendredi soir se déroule une procession en granitula, et les confréries portent en procession une statue du Christ mort et celle de la Vierge de la cathédrale, vêtue de noir pour l’occasion. Les pénitents suivent en portant une lourde croix.

Christophe COLOMB 1441 – 1500

Rue Colombo, on voit un mur de la maison natale du célèbre explorateur. Une plaque placée en 1992 rappelle sa naissance à Calvi en 1441. La ville était alors sous domination génoise. Il y a un débat au sein des historiens, pour savoir s’il serait né à Gênes, Sagone ou Calvi. Il aurait embarqué sur son navire des animaux corses, et aurait mentionné dans ses mémoires des saints vénérés principalement sur l’île. Cependant, son acte de naissance a été perdu lors de cette période troublée, ce qui laisse planer un doute sur les origines du personnage. Sur la place Christophe Colomb, dans la ville basse, une stèle a été érigée en 1992 lors de l’anniversaire de la découverte de l’Amérique.
En se promenant dans les rues de la haute ville, on peut aussi voir une autre plaque rappelant le séjour de Napoléon à Calvi en 1793, alors qu’il était chassé d’Ajaccio. Plus loin s’élève l’ancien palais des évêques de Sagone, construit au XVIème siècle et réaménagé en restaurant.
La ville basse s’articule autour du port de plaisance, l’un des plus fréquentés de l’île. Si le front de mer et les quais sont bondés en été, la ville est moins fréquentée le reste du temps et regorge de trésors historiques à découvrir.
L’église baroque Ste Marie Majeure est construite sur les bases de l’ancienne basilique paléochrétienne au XVIIIème siècle, et sera terminée en 1820. On peut admirer son clocher néogothique et ses nombreux tableaux de l’école espagnole.
Au sud de Calvi, on peut voir le Palais des veaux marins, signalé par un rocher en forme de dauphin. On peut accéder à la grotte par la mer. A côté se trouve la pointe de la Revellata, qui offre une large vue sur Calvi et sa baie. C’est également un centre d’études océanographiques.

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