LA CORSE EN 500 PAGES

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Salice - U Salge

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Mairie de Salice - Cadastella - 20121 SALICE
Téléphone : 04.95.28.91.84 - E-Mail : Cette adresse email est protégée contre les robots des spammeurs, vous devez activer Javascript pour la voir.
Ouverture : Le Lundi : de 15h00 à 18h00 ; Le Vendredi : de 15h00 à 18h00;

Le village de Salice est traversé d'ouest en est par la haute vallée du Cruzini, dont le relief se relève de part et d'autre. A l'est du village se trouve la magnifique cascade de l'Ancone.Le village lui-même est très étiré à flanc de montagne sur des petites terrasses. On y trouve quelques maisons de caractère, des moulins à huile mais surtout un sentier muletier dallé conduisant à San Giovanni Battista.

Au sud se trouvent les vestiges de l'église romane San Giovanni-Battista, ancienne piévanie du Cruzini, sur laquelle on peut remarquer un motif du Xème siècle gravé de masques et réemployé dans un mur.

Les mystères du passé :
   Des vestiges des générations passées : de Saint-Jean, ancêtre de Salice,  il ne reste que les ruines émouvantes d’une église, et une légende : Les cloches de Saint Jean.

   D’étranges rochers dissimulés à l’ouest du village semblent étayer l’hypothèse de l’installation d’un premier groupe d’hommes et de femmes au cours de la préhistoire. Cette hypothèse  émise par François Casanova de Salice en 1993. Autant de questions à ce jour sans réponse ? Cependant, si on se réfère à des renseignements de source autorisée suivant lesquelles la pierre implantée à l’entrée du vieux cimetière de Saint-Eustache tout proche, serait un menhir de la première époque, laissant à penser qu’une petite communauté païenne a vécu autrefois dans la région, l’hypothèse d’un habitat préhistorique demeure plausible. Sans doute un jour des gens qualifiés ou d’autres découvertes permettront-ils un jour de percer ce secret.

Fête : 24 juin et 15 août. Fête des Mazzeri d'origine ancienne : 31 juill.


Lundis de Pâques d’autrefois a Salice






La veille, jour de Pâques, après la messe à laquelle avait assisté toute la population, on avait festoyé jusqu'au soir, puis les jeunes avaient dansé au son du phono jusqu'au petit matin. Mais la fête continuait, à laquelle avaient été conviés des amis et des voisins.

Levés tôt, les parents, délaissant pour un jour leur occupation courante, avaient préparé les paniers et rempli les bonbonnes, puis dès la fin de la matinée, le convoi s'était ébranlé vers le plateau de Campomujani, les enfants en tête, qui avaient vite fait de s'éloigner, puis les anciens, chargés de victuailles et enfin, avec plus ou moins d'entrain, les jeunes, encore mal réveillés de leurs ébats de la nuit.

Arrivés sur le plateau, à la limite de la commune de Rosazia, alors que les enfants avaient déjà disparu dans le maquis, et que l'endroit choisi avait été remis en état, on étendait les nappes à même le sol, on sortait les provisions des paniers et après avoir allumé un feu de bois entre deux pierres, les femmes, toujours elles, se préparaient à cuisiner.                                  

En même temps que nous étaient arrivés ceux qui allaient passer la journée avec notre bande, alors qu'un peu plus loin, d'autres groupes se démenaient pour passer aussi agréablement que possible le lundi de Pâques.

Le plateau de Campomujanu qui sépare Salice de Rosazia avec au loin le golfe de Sagone, et au bout de la vallée, dominant la rivière, le Monte d’Oro encore enneigé, offrait au printemps un paysage féerique, où les pâquerettes, les cistes, les asphodèles, les immortelles, les genêts et les bruyères en fleurs formaient un merveilleux tapis que faisait onduler la brise venant de la mer.

Pendant que se mettait en place le repas champêtre, jeunes garçons et jeunes filles s'en allaient admirer le panorama et s'égaillaient dans le maquis odoriférant, où s'ébauchaient parfois des idylles pas toujours passagères. Mais arrivait midi, qui rassemblait tout le monde alors que les hommes avaient déjà trinqué et que les bouteilles de pastis repassaient de mains en mains. Assis à même le sol, chacun, tendant l'assiette, attendait que la maîtresse des lieux commence la distribution des victuailles qu'elle avait mijotées avec soin depuis son arrivée et qu'on dégustait dans une ambiance de fête et sans protocole, chacun s'aidant de ses mains autant que de sa fourchette.

Le repas se prolongeait bien avant dans l'après-midi, même si les excès de la veille avaient limité l'appétit; la bonbonne était au milieu et chacun se servait à son gré, ce qui à la fin des repas commençait à échauffer les esprits alors que s'engageaient de grandes discussions, qui auraient dégénéré si quelqu'un ne s'était  mis à entonner une chanson que tous reprenaient en chœur, en oubliant leur dispute.

Un peu plus loin, valses et tangos à la mode appelaient à la danse tous les jeunes qui piétinaient sans pitié le gazon et les pâquerettes. Au grand dépit de chacun, le soleil poursuivait sa course et se préparait à s'enfoncer au fond des eaux bleues du golfe de Sagone, en jetant ses derniers rayons, alors que l'ombre de la montagne commençait à s'étendre sur Campomujanu. Une dernière valse, un dernier tango et il fallait lever le camp, le cœur gros mais les yeux encore pleins de la lumière et des fleurs de ce coin de paradis.

Combien de fois  sur la route de Rosazia, en passant par Campomujanu, le souvenir nous a-t-il fait revivre un instant les jours d'avril et les lundis de Pâques de notre jeunesse?

Aujourd'hui, le maquis et les troupeaux de vaches avec les bandes de porcs ont occupé les lieux et anéanti le charme et la féerie d'antan. Campomujanu n'est plus qu'un lieu-dit, où la brise venue de la mer ne fait plus onduler les fleurs au printemps et ne retentit plus des rires d'enfants, des chants et de la musique des lundis de Pâques d'autrefois. Seul le bruit d'un moteur vient rompre le silence sur ce plateau des fêtes et des jours heureux.