Centre de la Corse intérieure et carrefour historique, Corte est une ville chargée d’histoire, imprégnée des luttes du peuple Corse. Elle est occupée sous l’Antiquité (elle est citée par Ptolémée), mais ce seront les génois qui, au XIIIème siècle, en feront une capitale administrative régionale, avant qu’elle ne tombe aux mains des maures. Vincentello d’Istria conquiert Corte en 1411, et la construction de la citadelle commence en 1412. Au Moyen-Âge, la ville redevient de nouveau génoise, après la mort de Sampiero.
Dans le contexte des révoltes du XVIIIème siècle, Corte va prendre une place de première importance. Elle devient indépendante en 1751 grâce à Ghjuvan Petru GAFFORI. Pasquale PAOLI y installera son gouvernement en 1765 et fonde l’université. C’est là que fut votée la constitution de la Corse. Cependant, la ville devra se rendre aux troupes françaises après la défaite de Ponte Novu en 1769.
La ville continue de se développer au cours du XIXème siècle, en associant activités tertiaires (Corte est une sous-préfecture) et production agricole dans les villages voisins.
Cependant, les dirigeants locaux sentent bien qu’il manque une infrastructure nécessaire à la formation des cadres, et la question de la réouverture de l’université se pose dans les années 1960. Elle ne rouvrira ses portes qu’en 1981, dans un contexte de prise de conscience nationale de l’identité. L’université Pasquale PAOLI accueille aujourd’hui environ 4000 étudiants, qui apportent un souffle nouveau à la ville. Les universitaires jouèrent un grand rôle dans la formalisation de la langue corse, la redécouverte du patrimoine et des textes anciens, mais l’université est aussi tournée vers l’extérieur. Ses centres d’études scientifiques s’axent autour de la faune et de la flore méditerranéenne, ainsi que la protection de l’environnement et l’agroalimentaire.
Les rues de la ville sont marquées par son histoire. Ainsi, une statue de Ghjuvan Petru GAFFORI a été érigée sur la place qui porte son nom, à côté de sa maison natale qui conserve encore les traces de la lutte pour la libération de la ville. La rue principale, le cours Paoli, débouche sur une statue en bronze du «Père de la Patrie».
La ville est dominée par la citadelle, qui offre un large panorama sur la ville basse et les vallées du Tavignano et de la Restonica. On y accède par un grand escalier en marbre. Après le départ de la Légion, la citadelle abrite désormais le FRAC, Fonds Régional d’Art Contemporain, ainsi que le Musée de la Corse. D’architecture très moderne (verre et acier), il expose les collections réunies par l’abbé Doazan sur la vie agricole passée. De nombreux objets de la vie quotidienne sont exposés, ainsi que plusieurs explications sur la vie des bergers. L’autre partie est consacrée à l’industrialisation et au tourisme.
Le centre de recherches de l’université se situe lui aussi dans la citadelle, et était autrefois le palais des dirigeants génois, puis le siège de la première université.
Dans la ville haute, on peut aussi voir la maison natale du Duc de Padoue, Arrighi de Casanova. Le personnage est aussi représenté dans la ville basse sur la place qui porte son nom, où est érigée une statue conçue par Bartholdi (qui réalisa la Statue de la Liberté).
L’église paroissiale de l’Annonciation a été construite en 1450. On y trouve plusieurs meubles en bois sculpté ainsi qu’un crucifix du XVIIème siècle. A côté, on trouve la chapelle de confrérie Sainte Croix, point de départ de la granitula le jeudi saint. D’architecture baroque et richement décorée, on remarquera également ses tableaux et ses orgues. On trouve plusieurs petites chapelles dans la ville.
Les environs de Corte font le bonheur des randonneurs, et c’est là que se situent les chemins de randonnée les plus connus. Ainsi, les gorges de la Restonica sont très fréquentées en été, et une file sans fin d’amoureux de la nature se retrouve sur le chemin qui mène aux lacs, Melo et Capitello.
Un autre parcours propose de découvrir les gorges du Tavignano et le lac de Nino. On franchit le cours d’eau sur une passerelle en bois, frissons garantis au programme !
On peut enfin entreprendre l’escalade du Monte Rotondo, qui culmine à 2262 mètres et offre au sommet un panorama immense sur le sud de l’île jusqu’à la Sardaigne par temps clair, ainsi que sur le Monte Cinto. Le coucher ou le lever du soleil du haut de la montagne est un moment magique, à voir au moins une fois dans sa vie. Sur le parcours, on trouve le lac de l’Oriente, plusieurs cascades et des bergeries où l’on peut se reposer.
A un kilomètre au nord de Corte, on arrive à l’ancien emplacement de l’église Santa Mariona, dont ne subsistent que ses deux absides jumelles. Le site est de fondation très ancienne, romaine d’abord puis médiévale, comme en attestent les vestiges retrouvés.
Ghjuvan Petru GAFFORI (1704 – 1753)
Né à Corte, il fut d’abord secrétaire du
roi Théodore. Ardent défenseur de son peuple, il s’illustrera dans de nombreuses batailles contre les génois. Il choisira en 1745 lors de l’assaut de la citadelle de Bastia de faire de la
tête de Maure l’emblème de la nation corse, en en relevant le bandeau en signe d’affranchissement. En 1746, il reprit Corte à l’occupant, puis tout l’intérieur, et fut nommé général de la nation. Il sera trahi par les siens, et mourra dans une embuscade tendue par des partis
ans de Gênes.
Sa femme Faustine s’illustra elle aussi lors de la libération de Corte. Elle ordonna aux soldats de son mari d’attaquer la citadelle de Corte pour délivrer son fils, prisonnier des génois. Plus tard, quand les génois revinrent d
ans la ville, elle défendit sa maison en les menaçant de faire sauter les barils de poudre.
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