Dans un décor sauvage de monts dénudés et de maquis, au-dessus de la vallée verdoyante et cultivée de Cristolacce, Grossa, à l’architecture typique, s’étage le long d’une colline.
Avant les raids barbaresques, Grossa était un village paisible et assez important. C’était en effet le centre de la piève disparue de Bisogeni. Son principal lieu de culte était l’église San Giovanni Battista, construite au XIIème siècle. Si les chroniques médiévales et les documents ecclésiastiques conservés aux archives attestent de l’existence de cette piève, on n’en a retrouvé aucune trace au sol.
Au lieu-dit Campu-Fiurelli, on a retrouvé une extraordinaire statuette de stéatite datant du 3ème millénaire av. J.-C., conservée actuellement au British Museum. Elle représente une forme féminine, preuve sans doute d’un culte voué à la déesse-mère dans la région. Ceci dit, ce genre de statuette est très rare en Corse, et plus encore dans cette partie de la Méditerranée. On a aussi retrouvé une sculpture de vache ou de taureau, proche de celles retrouvées en Anatolie, ainsi qu’une autre représentant un cavalier et sa monture. Si le thème est fréquent, les armes et armures portées par le personnage le sont beaucoup moins pour la région, puisqu’elles évoquent beaucoup plus les cavaliers scythes. Ces sculptures pourraient ainsi évoquer des échanges entre la Corse et diverses civilisations au long de la préhistoire et du début de l’Antiquité. Non loin de là, on peut enfin admirer le menhir de Vaccil-Vecchio, haut de 3,20 m, mais également des sépultures à grands coffres, ainsi qu’un polissoir et un mégalithe à La Piana.
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