LA CORSE EN 500 PAGES

   En plein cœur de la Castagniccia, Piedicroce est composé de deux hameaux (Pastoreccia et Fontana) . Son église baroque St Pierre et St Paul a été récemment rénovée, dans les couleurs chatoyantes de l’époque. Construite en 1691, elle a été classée monument historique en 1976. C’est l’une des plus belles églises baroques de la région. Ses sept chapelles sont richement décorées dans un style rococo : ainsi, on peut trouver un retable remarquable, la Vierge au rosaire d’Emmanuele CONSTANTINI (1764). Notons enfin que son orgue du XVIIème siècle est le plus ancien de CorsePlus loin, la chapelle de confrérie Santa Devota construite au XVIIIème siècle est plus classique, mais mérite néanmoins que l’on s’y attarde. Son orgue enchâssé dans un beau buffet polychrome provient de la cathédrale de Bastia.

   Dans le bourg, le restaurant "Le Refuge" est très réputé pour sa cuisine du terroir familiale, la qualité de sa charcuterie et l’accueil de la famille RAFFALI.

   Enfin, les habitants du village ont perpétué une tradition, celle de la Merendella, pour le lundi de Pâques. Il s’agit d’un repas champêtre suivi de festivités. Aujourd’hui cette tradition est couplée d’une foire artisanale qui se déroule dans les rues et ruelles du village.

   En haut du village se dressent les ruines recouvertes de lierre de l’imposant couvent franciscain d’Orezza. Il fut détruit en 1943 par les allemands, qui l’avaient transformé en dépôt de munitions.
Il joua un rôle majeur au XVIIIème siècle dans l’histoire de la région: tout d’abord, en 1731, le chanoine Erasmo ORTICONI et d’autres théologiens s’y réunirent afin de discuter de la légitimité d’une des grandes révoltes contre Gênes. En janvier 1735, Giacinto PAOLI (père de Pasquale), Luigi GIAFFERI et Sebastiano COSTA y votèrent l’indépendance de la Corse et la nécessité de se doter d’une constitution. En 1744, Saint Léonard de Porto Maurizio, mandaté par le pape, y prêcha contre la vendetta qui décimait la Corse à l’époque. Enfin, on raconte qu’en 1790, Pasquale PAOLI et Napoléon BONAPARTE s’y seraient rencontrés. Désaffecté avec la Révolution Française, le couvent tombera peu à peu en ruines, même si des projets de réhabilitation sont évoqués depuis quelques années.