LA CORSE EN 500 PAGES

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Nature & Environnement

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GÉOLOGIE ET RELIEF

 Décrite comme «une montagne dans la mer», notre Île de Beauté est en réalité une moyenne montagne : en effet, si sa taille est relativement modérée (183 kilomètres de l’extrême nord du Cap jusqu’à Bonifacio), son altitude est par contre assez élevée (le monte Cinto, sommet de l’île, culmine à 2710 mètres et l’altitude moyenne est de 568 mètres). C’est la plus montagneuse des îles de la Méditerranée occidentale. Elle se situe à 180 km au sud-est de Nice, et à environ 80 km des côtes italiennes.

   Vue du ciel, la Corse apparaît comme un ensemble géologique complexe, à relief tourmenté. Elle est née il y a environ 21 millions d’années. Autrefois, avec la Sardaigne, elle appartenait à un même ensemble relié au reste du continent par le massif des Maures et l’Estérel. On comprend mieux pourquoi la Corse est une «montagne dans la mer». Faisons un bref rappel sur la géologie de l’île afin de présenter les différents types de paysages rencontrés.

   La Corse hercynienne : c’est elle la plus ancienne, apparue à l’ère primaire. Elle se trouve surtout à l’ouest et au sud de l’île, et en compose les deux tiers. Le massif regroupe de hauts reliefs supérieurs à 2000 mètres, franchissables par 4 cols situés à plus de 1000 mètres : Vizzavona, Vergio, Verde et Bavella. En descendent des crêtes qui isolent les vallées du Taravo ou du Liamone par exemple, dans lesquels se concentre la population, délimitant ainsi les pièves de manière naturelle. A ces à-pics répondent des golfes profonds, comme celui du Valinco.

La Corse alpine : apparue à l’ère tertiaire, elle se compose du Cap Corse et de la Castagniccia. En moyenne, son altitude est de 400 mètres, mais on trouve une échine centrale de plus de 1000 mètres (dont le Monte Stello à 1307 mètres).

   La dépression centrale : très diverse, elle est traversée par de nombreux reliefs accidentés et profonds. Ainsi, la vallée du Tavignano sépare la Corse alpine de la Corse hercynienne. Cette dorsale centrale, qui comporte les principaux sommets de Corse, partage l’île en deux parties à partir du col de Vizzavona. La Corse se partage ainsi entre l’En deçà des monts à l’est (Terra del commune) et l’au-delà des monts à l’ouest (Terra dei Signori).

Les terrains sédimentaires tertiaires et quaternaires : ce sont quelques bassins, comme Bonifacio, et quelques dépôts d’origine marine et continentale, comme ceux se trouvant le long de la plaine orientale.

   Les côtes : à 71% composées de roches (l’exception étant la plaine orientale), elles représentent 14% des côtes françaises. Le littoral corse, finement ciselé, se déroule sur 1000 kilomètres. De plus, on trouve une kyrielle d’îles et d’îlots (89 au total) autour de la Corse. Parmi les plus connues, nous pouvons évoquer les Lavezzi, entre Bonifacio et la Sardaigne, la réserve des Cerbicales au nord est de Porto-Vecchio, ou les îles Finocchiarola sur le Cap Corse. Les dunes de la plaine orientale, autrefois étendues, voient leur surface réduite à une peau de chagrin du fait de l’urbanisation. Cependant, un certain nombre de sites sont protégés : on y plante ainsi des châtaigniers pour retenir le sable, ou des genévriers pour fixer le sol. La richesse des côtes de l’île est donc fragile, et fait l’objet d’une attention toute particulière.

En majorité, la Corse présente donc un relief montagnard. Elle possède quelques 1700 sommets, s’élevant de 300 à 2710 mètres d’altitude. Ce relief s’explique par l’érosion liée à l’air et à l’eau, et également à la nature des roches : en effet, les roches les plus tendres forment les creux, alors que les roches les plus résistantes forment l’ossature des reliefs. La vie tectonique passée a donné naissance à des paysages magnifiques, à des montagnes escarpées et des sculptures rocheuses aux formes se prêtant à laisser divaguer l’imagination. Il suffit de se promener dans les aiguilles de Bavella ou à Scandola pour s’en rendre compte. A ces formes répond toute une palette de couleurs : schistes verts sur le cap, granit gris et rose, porphyres rouges, et calcaires ivoire sur les falaises de Bonifacio.

   Citons enfin quelques monts parmi les plus connus : le Monte Cinto et ses 2710 mètres bien sûr, mais aussi le Monte d’Oro, le Monte Rotondo, le Monte Reno, la Punta di a Capella, les Aiguilles de Bavella, ou bien la Punta di a Vacca Morta.
   Si les montagnes corses offrent un cadre idéal pour les randonnées et les sports extrêmes, il faut tout de même savoir qu’il est possible de pratiquer le ski en Corse. La station du plateau de Cuccione propose du ski de fond dans une ambiance familiale, alors que les stations de Ghisoni, Bastelica et Vergio diversifient leurs activités : surf, ski alpin et promenades en raquettes permettent de se divertir au milieu d’une nature vierge. Ces activités sont praticables de décembre à avril, plus ou moins selon les années.

   Cependant, ces montagnes furent longtemps une entrave à la communication. Ses 400 cols et ses 10000 virages allongent considérablement les distances, les routes principales n’ont été construites qu’à partir de la seconde moitié du XIXème siècle, et beaucoup de villages ne bénéficièrent d’un accès par route carrossable qu’au XXème siècle, ce qui accentua certaines disparités et conduit au déclin de certains villages.{mospagebreak}

CLIMAT

   Deux types de climat existent en Corse : le climat méditerranéen et le climat montagnard. En effet, même si elle est située au cœur du golfe Génois, notre belle île subit l’influence de son relief. On observe donc de grandes variations entre le littoral et l’intérieur des terres, autant pour les températures que pour les précipitations.

   Le climat méditerranéen, sur le littoral et les reliefs les moins élevés, se caractérise donc par des températures très douces, une certaine sécheresse estivale dans l’ensemble, et peu de précipitations (600 à 800 mm/an), devenant rapidement plus intenses avec l’altitude. Le climat montagnard de type alpin se traduit par de plus larges variations de température et des précipitations (sous forme de pluie ou de neige) plus abondantes (800 à 2000 mm/an). On compte cependant peu de nappes souterraines, en raison de la forte déclivité des sols et de la rareté des zones calcaires. L’air marin se heurtant aux reliefs explique l’humidité du climat. Il arrive parfois que les précipitations soient violentes, mais ces événements restent relativement rares. Cependant, les 100 jours de pluie annuels sont relativement bien répartis, à l’exception des fortes précipitations de novembre (où elles atteignent le maximal) et des fortes averses de février à mars. Les précipitations sont minimales en juillet.

   L’île est très ensoleillée tout au long de l’année, avec 2600 heures annuelles en moyenne. Les températures atteignent leurs maxima en juillet et août, et leurs minima de décembre à mars. Parfois, les températures atteignent des records exceptionnels, comme par exemple -15°C en hiver et +44°C en été.

Quelques vents corses :

   Le Libecciu et le Maestrale (plus connu sous le nom de Mistral) : ils soufflent surtout en été sur le nord ouest de l’île, sont secs et peuvent être violents. Ils sont aussi la cause des averses estivales.

  • La Tramuntana (la Tramontane du midi de la France) : c’est plutôt un vent d’hiver, froid et, elle aussi, parfois violente. Comme le Maestrale, la Tramuntana apporte la pluie, mais aussi la neige.
  • Le Grécale et le Sirocco : ce sont deux vents du sud soufflant sur la plaine orientale, apportant la pluie et les poussières du désert pour le Sirocco.

   Enfin, si l’ouest de l’île et la plaine sont très exposés au vent, la Balagne, quant à elle, est relativement aride, d’où la présence du désert des Agriates.{mospagebreak}

EAU & COURS D’EAU

   De nombreux cours d’eau descendent des montagnes pour se jeter dans la mer. De nombreux lacs d’origine glaciaire sont situés dans les montagnes, pour le plaisir des randonneurs. Quelques lacs sur la plaine orientale sont exploités en pisciculture : les étangs de Diana et d’Urbino principalement.

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Quelques cours d’eau :

  • Le Golo : la plus longue rivière de l’île prend sa source dans les montagnes, sur la Paglia Orba, située à 2500 mètres d’altitude, pour se jeter un peu au sud de l’étang de Biguglia.
  • Le Tavignano : il naît dans le lac du Ninu pour se jeter près d’Aléria.
  • Le Liamone : il prend sa source sur le Monte Cimatella et se jette dans le golfe de Sagone, au nord d’Ajaccio.

   Il existe une légende sur ces trois fleuves : parce qu’ils avaient froid dans leur montagne natale, ces fleuves décidèrent de se jeter ensemble dans la mer. Le Golo et le Tavignano arrivèrent ensemble, mais le Liamone avait un peu flâné en chemin, et désespérait d’être en retard. On raconte que le diable lui apparut et lui proposa son aide à condition que le Liamone lui livre une vie humaine tous les ans. Il accepta, et depuis, chaque année, le Liamone ou un de ses affluents paie sa dette, d’où son nom de fleuve diabolique.

  • Le Fango : il prend sa source sur le Monte Cinto et se jette dans le golfe de Galeria, près de Calvi.
  • Le Fiumalto : part du Monte San Pietro pour finir près de Folleli, en plaine orientale.
  • Le Fiumorbo : il naît dans le massif du Renosu et se jette dans la mer à côté de Ghisonaccia.
  • Le Taravo : il naît sur le Monte Grosso pour se jeter dans le golfe du Valinco, près de Propriano.

   Ces rivières, aux tracés sinueux au milieu des montagnes, sont quasiment vierges de toute pollution, ainsi que les lacs.{mospagebreak}

LA FLORE

   «Je reconnaîtrais la Corse les yeux fermés grâce à son odeur». Ainsi Napoléon célébra son île, et l’infinie richesse de sa flore. L’île la plus verte de la Méditerranée compte ainsi 2835 espèces, dont 121 spécifiques à son territoire (endémiques), insularité oblige.

   Jusqu’à 600 mètres pousse le maquis, aux parfums délicats. Il couvre 300000 hectares et, en retenant la terre sur les pentes, empêche la désertification et l’érosion après la pluie. A cet étage méditerranéen, on trouve de nombreuses herbes (myrte, bruyère), des fleurs (asphodèles, orchidées, immortelles), des arbousiers, mais aussi des chênes verts, des chênes-lièges et des eucalyptus. Les incendies ont hélas tendance à dégrader ce riche milieu naturel, menaçant certaines espèces comme les bruyères et les arbousiers, et transformant peu à peu le maquis en steppe.

   L’étage méditerranéen supérieur (de 600 à 900 mètres) est le domaine du châtaignier. La plus grande partie se trouve bien sûr en Castagniccia, mais la châtaignerais couvre au total 40000 hectares.

   Les pins laricio, caractéristiques de l’île, se trouvent à l’étage montagnard, c’est-à-dire jusqu’à 1800 mètres d’altitude. Ils forment plusieurs forêts majestueuses, dont celle d’Aïtone. Les pins peuvent atteindre 40 mètres, et leur écorce est très recherchée. Cependant, ces beaux arbres sont fragiles, et ne résistent malheureusement que très peu aux tempêtes et aux feux. On trouve aussi des hêtres en montagne, plus résistants au feu que les pins.

   On trouve enfin sur les plus hauts sommets des aulnes odorants, appelés «bassu» en Corse. Leurs branches sont en effet enchevêtrées dans le sol, ce qui réduit les risques d’avalanche.{mospagebreak}

FAUNE

   L’île comporte plusieurs espèces rares, protégées, qui ne se trouvent pas ailleurs. Nous pouvons ainsi citer la rainette verte Hyla arborea savignyi, la perdrix rouge et la belette corse, qui ressemble à l’hermine.

   Cependant, l’espèce la plus énigmatique est un oiseau : la sitelle (Sitta whiteheadi) qui, hormis en Corse, ne vit qu’en Mongolie et dans les forêts canadiennes. De plus, la sitelle corse est différente de ces deux autres espèces. Etablir la filiation entre les espèces vivant en Corse et celle du continent ou le reste du monde reste donc une tâche ardue. On trouve également des aigles royaux dans les montagnes, des gypaètes barbus, des faucons pèlerins, des cormorans huppés (dans les îles Cerbicales) etc. Le balbuzard pêcheur a été réintroduit dans les années 1970 grâce aux efforts menés par la réserve de Scandola.

   Le mouflon, dans l’imaginaire collectif, est souvent associé à la Corse. Il vit dans les lieux les plus reculés de la montagne, principalement dans le massif du Cinto et un peu dans celui de Bavella, et semble défier le vide. A cause de la chasse, des années de froid et de son faible taux de reproductivité, le mouflon devient une espèce rare et son nombre sur l’île a radicalement chuté, passant de 4000 têtes en 1900 à environ mille de nos jours. Dans le cadre du parc naturel régional, cette espèce est aujourd’hui protégée. Les mouflons se déplacent généralement en petits groupes, chacun monte la garde sur un rocher, et émet un sifflement strident en cas de danger. Au Moyen-Âge, les populations corses faisaient de même. Il est donc possible d’expliquer comment les habitants ont pu s’identifier à cet animal au comportement étrangement humain.

   Au niveau des reptiles, signalons qu’il n’y a pas de vipères en Corse, mais seulement des couleuvres. L’île abrite aussi la tortue d’Hermann, assez peu répandue en dehors de l’île. Le lézard tyrrhénien est également endémique à la Corse.

   Les fonds marins font la joie des plongeurs avec leur richesse. On y croise des mérous, des murènes, des dauphins parfois, et même des requins blancs, assez loin des côtes cependant. Ces derniers sont de plus en plus présents en Méditerranée du fait du réchauffement planétaire.

   Les espèces disparues sont également mystérieuses, et spécifiques à l’île. Nous pouvons ainsi évoquer le cerf de Nonza, dont la filiation le situe entre le cerf géant de l’ère quaternaire et le daim. Une autre espèce, le Lagomys, était un rongeur de la taille d’un rat, très présent sur l’île. On retrouve ses ossements dans beaucoup de grottes et autres vestiges de foyers d’habitation préhistoriques. Il vivait surtout dans l’actuelle région de Bonifacio et les nombreuses îles entre le golfe de Porto-Vecchio et la Sardaigne, et de nombreux naturalistes du XVIIIème siècle l’évoquaient comme une curiosité.{mospagebreak}

LE PARC NATUREL REGIONAL

   Il est été créé en 1972 et regroupe quasiment le tiers de la superficie de la Corse. Il couvre surtout le centre de l’île, et s’étend de Porto-Vecchio à Calvi. Il protège non seulement la forêt, mais aussi la mer, avec la réserve naturelle de Scandola, créée en 1976 et classée par l’UNESCO. D’autres parcs marins oeuvrent dans le but commun de protéger la faune et la flore marine (et aussi terrestre). Ainsi, celui de Bonifacio est une réserve naturelle depuis 1999.

 Avec ces différentes infrastructures, la Corse propose donc un tourisme vert, en adéquation avec la nature.

 PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT

   Une nature aussi belle et fragile se doit d’être protégée. De nombreux organismes aussi bien locaux que nationaux et internationaux se préoccupent de l’environnement corse, cependant il appartient à chacun de tout mettre en œuvre pour préserver les richesses naturelles qui font la spécificité de l’île.

   Les feux sont le principal fléau de la Corse. Chaque année, des hectares disparaissent et la forêt se trouve de plus en plus menacée. Ainsi, ces dernières années, les forêts de la Restonica, de la vallée de la Gravona, ou encore de Rondinara ont été gravement touchées. Les décharges sauvages dégradent également le paysage.

   Cependant, la Corse reste la région française la mieux préservée. L’air et l’eau sont très peu pollués, beaucoup de sites sont classées, et on compte un grand nombre d’associations de protection de l’environnement. De plus, en 2003, les Corses ont décidé par référendum d’adopter des sacs en papier kraft au lieu des sacs en plastique pour leurs supermarchés.